Christie's a-t-elle fait son travail ? L'acheteur d'une œuvre contaminée par les nazis répond par la négative

Christie's affirme qu'elle s'est engagée à veiller à ce que les œuvres d'art pillées pendant la Seconde Guerre mondiale ne soient pas proposées à la vente. Mais un acheteur demande aujourd'hui à la maison de vente de lui restituer l'argent qu'il a versé il y a dix ans pour un tableau récemment identifié comme ayant été pillé par les nazis en 1940 auprès d'un collectionneur juif à Paris.

Alain Dreyfus, un marchand d'art suisse qui a acheté le tableau, "Premier jour de printemps à Moret" d'Alfred Sisley, lors d'une vente aux enchères à New York en 2008, a déclaré que Christie's n'avait pas suffisamment examiné l'histoire de l'œuvre avant de la mettre en vente.

"La provenance est très douteuse", a-t-il déclaré par téléphone depuis la France. "Ils n'ont pas suffisamment travaillé.

M. Dreyfus, qui a payé 338 500 dollars pour le tableau, a demandé à la maison de vente de lui rembourser ce montant, majoré d'un taux d'intérêt annuel de 8 %. Il s'est déclaré prêt à restituer "Premier jour du printemps" aux héritiers d'Alfred Lindon, le collectionneur à qui le tableau a été saisi.

Le tableau et les litiges qui l'entourent ont fait l'objet d'un long reportage la semaine dernière dans le journal Le Monde, qui